Laurence de Charette est journaliste, éditorialiste et écrivain. En 2014, elle est nommée directrice adjointe de la rédaction du Figaro, et pilote depuis 2022 les activités audiovisuelles et celles des réseaux du groupe.

A l'occasion de la parution de son livre, A la grâce de Dieu, elle répond aux questions du Laurier.

Pourquoi avoir écrit ce livre, A la grâce de Dieu ?

J’ai écrit ce livre comme une bouée lancée à tous ceux qui, comme ce fût mon cas pendant des années, sentent la présence du divin mais buttent sur son nom. J’ai toujours été frappée par la difficulté à partager ce qui m’anime en même temps que par l’immense soif d’amour et d’infini qui nous habite tous ! Le matérialisme a colonisé nos esprits, mais la souffrance de nos contemporains livrés aux nouveaux gourous du bien-être et aux pharmacopées contre le vide, est palpable. Nous avons aplati le monde. Je crois que Dieu est victime d’une grande campagne de fake news, depuis plusieurs décennies ! C’est cela que je voulais partager : Dieu n’est ni le tyran, ni le père la morale qu’on nous présente ! La spiritualité n’est pas l’apanage des naïfs et des ignares, mais une source à laquelle on n’a pas fini de puiser.

Qu’est-ce que cette rencontre avec Dieu
a-t-elle changé pour vous ?

« Silence les grillons… Cézanne peint, chantait France Gall, et il éclaire le monde pour nos yeux qui ne voient rien ». La vie m’est apparue toute autre. Il m’a semblé qu’un Peintre s’était assis à mes côtés, et que tous les soirs, pour moi, Il prenait doucement, délicatement, tendrement, Ses pinceaux. Il a transformé mon regard. Le « ciel » n’est pour « après », il danse ici et maintenant, entrelacé avec la terre. Je ne dirais pas que la vie s’en trouve forcément plus facile, mais elle a un sens, un ordre, une vérité : elle est ordonnée à l’Amour. Cela change tout : la hiérarchie des choses, la place des autres et le rapport à soi-même, la notion du temps, la lecture du monde…

A quoi cela sert-il de croire ?

Cela ne sert pas, c’est ; et souvent aussi ce n’est pas – et c’est alors que le choix, qui a fait son nid en soi, est bien utile. Je n’ai pas grandi dans la foi, elle s’est imposée à moi. Un Bien Aimé est entré dans ma vie : à moi de le choyer. Si la foi « sert », c’est à chercher sans cesse, comme un enfant, à fondre son cœur dans celui de Dieu ; à marcher, y compris dans le noir, au rythme de ce souffle qui bat en nous. Croire, c’est un chemin, une randonnée, une traversée habitée. Et tandis que nous nous avançons vers Lui, Il nous transforme, et nous libère.

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